Monsieur ou Madame Le héliresson,
Quand il m’a été fait part du thème «fiction, autofiction, autobiographie », j’ai eu une moue de désapprobation comme si lire, c’était approuver ou désapprouver. J’avais des idées sur l’autobiographie du genre. Ce sera du « Moi, je… Personnellement , moi je… Moi, personnellement je »… qui vont rajouter encore des couches de feuilletés à mon propre moi. Je ne connaissais pas L’inceste de Christine Angot.
« Une écriture tellement incroyable, intelligente… physique »… Je rajoute à ce compliment de Claude, ex-mari, au prénom masculin féminin et à la présence chaleureuse, une écriture sportive qui m’arrache les yeux. Et si cette » désorganisation logique » qui utilise la ponctuation comme outil d’écriture et un style fracturé (« tu fais réfléchir avec trois bouts de ficelle ») avait un rapport avec l’ordre généalogique et l’interdit de l’inceste , Œdipe… Mais oui, bon sang… Mais c’est bien sûr !
L’ Inceste de Christine Angot est « autobiographique » (peut-être) et « universel » à mon sens. Il peut conduire à repenser à l’impensable, au chaos, à une fin du monde, au Tohu de la Genèse. J’y vois surtout une condamnation de tout ce toc en vrac : poli…tesse exigée d’un parent incestueux, savoirs livresques et universitaires qui ne sont que du pipeau pour éblouir et prendre le pouvoir sur une jeunesse, famille et tradition qui chasse toute improvisation et spontanéité … Mais « va bohu » qui suit immédiatement le « tohu » exprime l’émergence de l’ordre, la régénérescence, le changement.
Et le changement, c’est Léonore, cette petite fille rayonnante et tellement aimée, le vivant, le beau, le sens pour affronter le non-sens. Le changement s’appelle pour CA, Ang…el…ot ! Pour certains, il sera autre.
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