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La prochaine réunion :

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Le : Jeudi 3 avril à 18h

  Lieu : nous contacter par courriel


lire.echanger [at] gmail.com

 

Thème : Jacques Chessex


 

Les réunions sont ouvertes à tous


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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 12:08

 

Une vie ou l'humble vérité : il ne faut pas oublier ce sous-titre dont nous n'avons pas parlé pendant notre discussion mais qui ajoute au regard sombre que Maupassant porte sur cette vie de femme qu'est la vie de Jeanne de Lamare ou bien sur la vie de toutes les femmes (?). Telle est la question qui nous a occupés en partie : Maupassant est-il compréhensif envers la pauvre Jeanne, une adolescente vive, saine et un peu bébête, idéaliste, ne connaissant rien à rien, amoureuse de l'idée de l'amour et prise au piège d'un mariage avec un méchant imbécile ou bien Maupassant est-il affreusement misogyne et nous dit-il en substance : voilà ! la vie d'une femme c'est cela et cela ne peut être rien d'autre ? Une vie, ce titre banal et raplapla a-t-il été choisi parce que la vie de Jeanne est banale et raplapla ou parce qu'elle est unique, "une", exemplaire, "cette vie-là" qui en vaut bien d'autres ? 

 

Certes dès le début, la pluie, le ciel "crevé" laisse entrevoir que le récit ne sera pas celui d'une vie exempt de nuages pourtant il y aura des joies dans la vie de la petite vicomtesse de Lamare et la fin du livre n'est pas si sombre avec cette petite-fille qui lui échoit et qu'elle va beaucoup aimer ( à moins qu'elle ne l'étouffe comme elle a étouffé d'amour son fils surnommé Poulet).

 

Immobilisme social, fatalité, déterminisme, subir, condition de la femme, plombant, pessimisme profond, absence de communication entre les êtres, ... voilà entre autres les termes qui ont peuplé notre discussion, pourtant je ne parviens pas à voir ce roman comme un roman triste et désespéré.

Il me semble qu'il témoigne d'une philosophie qui consiste à affirmer qu'on peut être heureux quand, et seulement quand, on a accepté que la vie "ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit". C'est Rosalie la bonne philosophe, compagne de Jeanne, qui dit cette phrase de conclusion.

Rosalie est heureuse, elle. Elle est la face solaire et joyeuse de la devenue-triste Jeanne. Rosalie est simple non pas dans le sens de bécasse mais dans le sens où elle accepte de prendre les choses et les êtres comme ils sont et non comme elle voudrait qu'ils soient. Car là est le gros, l'énorme problème de Jeanne : comme Emma Bovary, sa grande soeur, elle est engluée dans l'immense fossé qui sépare ses rêves fantasmagoriques et sa réalité.

 

Maupassant ne nous dit pas qu'il est interdit de rêver mais il nous dit qu'à un moment il faut se réveiller... et vivre.

 


 

Autre article sur le même sujet :

 

Une vie / Guy de Maupassant : réunion du 6 septembre 2012 (1)


 

Une étudiante, Aurore Loison, a écrit un mémoire de Master2 sur Une vie, consultable sur internet. Etant donné qu'il fait presque 500 pages vous n'aurez peut-être pas envie de tout lire mais jetez donc un coup d'oeil sur la table des matières, page 5 et suivantes, c'est très éclairant !

 

http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/49/86/44/PDF/2006-2008_Aurore_Loison_M2.pdf

 


 


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